samedi 16 décembre 2006

Une arme visuelle : le photomontage soviétique 1917 – 1953.

Initiés et curieux se pressent dans un hôtel particulier du IIIème arrondissement de Paris. C’est Passage de Retz que s’exposent plus de 150 documents photographiques témoignant de l’évolution du photomontage en Russie au cours de la première moitié du XXème Siècle.
Le photomontage : un genre à la frontière entre outil de propagande et œuvre d’art. Les clichés suspendus aux murs blancs exaltent la grandeur de la nation bolchevique.
Soldats, ouvriers, sportifs, autant de symboles forts. Des symboles qui parlent à une population russe alors à 70% illettrée.
Les couleurs sont sobres, efficaces : noir, blanc, parfois rouge. « C’est froid, mais c’est beau » chuchote une visiteuse. Les lignes sont épurées, reflétant l’influence du futurisme, du cubisme et du dadaïsme. Autant de courants qui naissent pendant la période, et l’ombre de Vladimir Maïakovski de flotter au-dessus des œuvres. Nombre des clichés exposés ont servi aux couvertures de ses recueils poétiques. Déçu par la révolution, Maïakovski se suicide en 1930. A l’image d’un régime qui à travers ses œuvres politiques montre un pouvoir factice, ou quand l’art transfigure une réalité moins lumineuse.

© Brice 2007

1 commentaire:

Benoît a dit…

Petite précision : les initiés se pressent et gloussent en s'extasiant devant un photomontage incompréhensible ; les curieux ne se pressent pas et ressortent généralement assez vite. Une exposition qui aurait été intéressante si elle se voulait un peu moins élitiste. Si vous êtes intéressés par le kitsch coco et l'histoire soviétique, allez-y! Sinon...