samedi 16 décembre 2006

La Finul, un maillon faible mais nécessaire

« Le Conseil de sécurité (…) autorise la Finul à prendre toutes les mesures nécessaires dans les secteurs où ses forces sont déployées et, quand elle le juge possible dans les limites de ses capacités, de veiller à ce que son théâtre d'opération ne soit pas utilisé pour des activités hostiles de quelque nature que ce soit… » C’est en ces termes que la résolution 1701 adoptée par le Conseil de sécurité de L’ONU le 11 août définit la mission dévolue à la Finul (Force Intérimaire des Nations Unies au Liban).
Une telle définition jette les bases d’une Finul paradoxale, censée établir une paix durable sans s’attaquer aux conditions mêmes d’une cessation des hostilités. Les 5000 soldats qui composent le contingent international – ils seront 15000 d’ici la fin de l’année – sont chargés d’occuper le Sud-Liban, de le sécuriser et d’empêcher tout approvisionnement en armes. Pour autant, ils n’ont pas pour mission expresse de désarmer les belligérants, Hezbollah en tête. La Finul se retrouve dans une position exposée. Elle n’est pas préparée à une reprise des combats et ne dispose d’aucune force aérienne. Coincée entre Israéliens au Sud et Libanais au Nord, elle reste vulnérable à toute attaque. Ainsi celle du 21 décembre 1983 commanditée par le Hezbollah à l’encontre de soldats français, qui avait fait 10 morts et plus d’une centaine de blessés. Ce malheureux souvenir montre bien le caractère intérimaire de cette force déployée sur le sol libanais depuis 1978. Le récent renforcement des troupes n’a fait qu’accentuer son manque de coordination, tant la Finul, avec ses multiples nationalités, s’apparente à une tour de Babel armée.
Ces faiblesses incontestables ne doivent pas masquer le rôle fondamental joué par la Finul au Liban. Elle incarne la nécessité d’un engagement fort de la part de la communauté internationale. En intégrant des soldats de tous horizons et de toutes confessions, elle se dote d’une légitimité à même de réduire les risques d’une dérive extrémiste. En s’interposant entre Israéliens et Libanais, elle se pose en bouclier pacifique. La réponse militaire que représente la Finul est avant tout une réponse diplomatique au conflit israélo-libanais. Son action, aussi floue soit-elle, encourage la reprise du dialogue et des négociations qui pourront ouvrir la voie à un processus de paix durable.

© Brice 2007

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