vendredi 23 février 2007

Un peu de musique pour se détendre


C'est beau, c'est frais, c'est ambitieux, les paroles sont soignées, lustrées, le rythme est entraînant comme du Dany Brillant, manque juste le clip. Las, Jacques Chirac va nous quitter, qui va reprendre le flambeau de la variété française ? Mais il est tout trouvé le successeur vous voulez dire !





Eh oui, c'est du lourd, des rimes en O comme on en trouve peu. Je vous épargne les paroles, elles sont disponibles sur le net, et d'ailleurs très compréhensibles à première écoute. Allez, un ptit dernier et j'arrête :) Cette fois-ci ce n'est pas un hymne de campagne, mais c'est une oeuvre des militants de la ségosphère. Idéal pour un karaoké entre amis.





Une question : à quoi ça sert, à part à jaser ?


© Brice 2007

mercredi 21 février 2007

Des singes et des hommes

18 février, le carnaval en plein Paris. Les Macaqs assurent le spectacle, une association festive et engagée en faveur du quartier, qui l’espace d’un après-midi insuffle un vent de folie au grand est parisien. Une descente entraînante chez les bonobos bobos.


Une fanfare, des chars bariolés, une ambiance festive bienvenue en ce dimanche ensoleillé. La scène rappelle que le carnaval de Rio vient à peine de débuter, pourtant elle se déroule Place Gambetta, face à la Mairie du 20ème arrondissement de Paris. Pourquoi un tel feu d’artifices de couleurs, pourquoi une foule aussi nombreuse ? Un peu partout des fanions pourpres s’agitent au vent. Dessus miroitent cinq lettres, Macao. Tiens donc, une manifestation en l’honneur du flambant neuf Las Vegas d’Asie du Sud-est, en l’honneur de cet eldorado du blanchiment d’argent. Pour le moins étrange. Autant pour moi, le logo est difficilement déchiffrable, mais il y est bien écrit Macaq… Macaq le singe, mais surtout Macaq pour Mouvement d’Animation Culturelle et Artistique du Quartier.
Bizarrement, ces gens ne revendiquent rien. A la bonne heure, enfin une troupe festive et apolitique, loin de tous les ternes débats présidentiels qui font descendre toute sorte d’illuminés dans les rues de la Capitale.
La cinquantaine de percussionnistes de l’association assure le spectacle. Autour d’eux, des personnages déguisés, non en macaque, mais plutôt en arc-en-ciel. Et partout, des t-shirts estampillés Macaq. Casquette vissée sur le crâne, Julien jubile, il ne s’attendait pas à un tel succès : « Aujourd’hui, c’est magique, tout est réuni, le soleil, la bonne humeur, des macaques et des habitants du quartier, on ne pouvait rêver meilleure audience. » Julien dirige l’association d’une main de fer dans un gant de velours depuis maintenant trois ans. Pourtant, tout ne va pas pour le mieux. Une trentaine d’artistes Macaq vivent au 17ème Parallèle, un squat du XVIIème arrondissement. Ils sont sous le coup d’une expulsion au 1er mars. « Nous cherchons à déménager, mais peu importe, cet après-midi, on oublie tout ça, on est là pour faire la fête. » Tamtams et tambours repartent de plus belle, comme pour signifier que le sujet est tabou.
Une troupe de troubadours vivant à l’heur du carpe diem. Mais pas seulement. Les Macaqs sont également animés d’un véritable esprit humaniste. Outre le carnaval, ce sont vide-greniers, dîners et fêtes de quartier, solidarité, soutien scolaire, évènements culturels, sportifs et artistiques qui sont inscrits à l’agenda du mouvement. « Nous voulons devenir un relais puissant et pertinent de la vie associative et culturelle du quartier » ajoute Julien. En un mot, divertir pour mieux éduquer, souder et redonner vie aux « villages dans les villes ».
Stéphanie a profité du beau temps pour s’attabler à la terrasse du Café Fontaine. « Je ne m’attendais pas à un tel défilé, plaisante-t-elle. C’est très sympa, c’est coloré. » A ses côtés, Didier, en bras de chemise, fait écho à sa compagne : « ça fait plaisir, une vraie bouffée de printemps, on en oublierait presque que demain le réveil est fixé à 6h30. »
L’association est à but non lucratif, généreux donneurs ne pas s’abstenir. « On nous paye surtout en monnaie de singe » déclare Julien avec un ton faussement solennel, avant d’éclater de rire. « L’essentiel des Macaqs travaille dans la culture, moi-même je suis dans la variété française. L’association, c’est un devoir citoyen. »
Après une demi-heure passée Place Gambetta, le défilé se met en branle. Objectif : sillonner les XIXème et XXème arrondissements parisiens. En tête de cortège, on trouve une vache, pour le plus grand bonheur des bambins venus nombreux. « C’est Antoinette, notre mascotte, on croirait un bovin mais ne vous y fiez pas, c’est un macaque, comme nous tous. Sous couvert d’apparences trompeuses, nous sommes tous des primates » affirme Judith avec aplomb. Un large sourire trahit la supercherie.
La remuante et ronflante balade durera une heure et demie. Sur le chemin, des regards étonnés, amusés ; les riverains sont à leurs fenêtres, les voitures s’arrêtent, les oiseaux suspendent leur vol. Dans la jungle anonyme et imperturbable de la ville, les Macaqs ont décidé de résister.

© Brice 2007

samedi 17 février 2007

Paris Rive Gauche souffle le froid et le chaud


Les travaux sont à peine entamés que déjà le nouveau quartier de Paris prend forme. Une forme indéfinissable, entre buildings high-tech et atmosphère de village. Les étudiants arrivent, qui apporteront la dernière touche de vie à l’ensemble.


Le réseau de transports parisiens s’est enrichi en 1998 d’un petit bijou de métro. Les rames qui circulent sur la ligne 14 sont automatiques. Pas de conducteur, ni de compartiments. Une bille lâchée à l’avant du train pourrait rouler jusqu’à l’arrière en toute liberté. Terminus : « Bibliothèque François Mitterrand, tous les voyageurs sont invités à descendre » répète une voix métallique. Sous terre, les plafonds sont hauts, la lumière est douce et froide. A la surface, Paris Rive Gauche, le plafond est gris, il pleut sur la ville.
Paris Rive Gauche est un nouveau quartier de Paris qui occupe la partie du XIIIe arrondissement située entre les voies ferrées de la gare d'Austerlitz et la Seine, jusqu'au boulevard périphérique.
Entamée avec l'édification de la Bibliothèque nationale de France dans les années 1990, cette opération d'urbanisme, la plus importante à Paris depuis Italie 13 et le Front de Seine, s'est poursuivie avec la construction d'immeubles d'habitation et de bureaux. L'axe principal du quartier est la nouvelle Avenue de France qui longe les voies ferrées. Le quartier est toujours en construction, mais déjà les riverains goûtent aux prémisses d’une vie de quartier. Des commerces de proximité ont commencé à s’implanter, et surtout, les étudiants arrivent. Le déménagement de l'université Paris Diderot du campus universitaire de Jussieu vers Paris Rive Gauche est en cours du côté de Tolbiac.
Par temps de pluie, les rues et avenues du nouveau quartier sont pourtant bien ternes. Ici des travaux, là des gratte-ciel, pas un chat ne met le nez dehors, les quelques commerces sont déserts. Un quartier fantôme à faire frémir. Une impression tempérée par Marie d’Ouince, consultante à la SEMAPA (Société d'économie mixte d’aménagement de Paris) : « nous en avons encore pour 20 ans de travaux, mais il y a déjà de la vie dans le quartier. Force est d’avouer néanmoins que nous attendons avec impatience l’arrivée des étudiants. » Certains sont déjà là, mais le gros des effectifs est prévu pour 2010. « Nous avions peur de faire une Défense bis, avoue Marie, c’est pourquoi nous nous concentrons aujourd’hui autour de quatre thèmes majeurs définis par le maire du XIIIe Serge Blisko : étudiants, logement, travail, commerce. »
Le vent s’engouffre dans l’Avenue de France. Une fois dans le quartier Masséna, changement de décor. La chaleur est de retour, les parapluies s’entrechoquent, la vie, la vie est là qui bourdonne ! La monotonie des bâtiments a cédé la place à une diversité chamarrée, avec l’enceinte bariolée des Frigos, ces anciens entrepôts frigorifiques de la SNCF aménagés en repère pour artistes déjantés, avec aussi les grands moulins de Paris qui abritent désormais la cafétéria et la bibliothèque universitaire. Pour Marie, « c’est ici que ça bouge. Côté Bercy, on trouve les sièges d’entreprises et leurs employés, c’est une autre ambiance. »
Au hasard des passages, le badaud est sûr de trouver un restaurant ou un café à son goût. Un établissement a pignon sur la rue Xaintrailles. Son nom évoque la campagne, le repos, la tranquillité : A la douceur Angevine. On serait à peine surpris de voir le commissaire Maigret passer la porte... Le temps s'est arrêté, le silence règne, interrompu toutefois par les vociférations amicales de la patronne. Au comptoir, des habitués la tutoient. Attablé, un jeune couple commande le plat du jour, une entrecôte épinards. Un établissement bien loin de la froideur futuriste de la station de métro. Paris Rive Gauche est un quartier en devenir, un quartier aux multiples facettes.
Paris ne s’est en effet pas construit en un jour. A l’horizon 2020, tout sera en place pour faire du quartier un véritable lieu de vie.


© Brice 2007

lundi 5 février 2007

Lush, luxurious Luxembourg



Parisian pigeons are hovering erratically in the blue wintry sky as gusts of wind disturb their haphazard gliding. They cannot but drift away from their original flight path. End of the uncanny ballet: le Jardin du Luxembourg. A haven of countryside peace and quiet. Very much “un jardin à la française”, with its chiseled alleys, its finely pruned trees, its nooks and crannies where pigeons as well as visitors can try to hide from the hustle and bustle of the neighbouring capital.
And they do. “100.000 daily passers-by in summer, 45.000 in winter, these are the official numbers”, Denis Retournard reveals. The technical assistant of the Jardin, he is in charge of 80 gardeners, thanks to whom it is so neat and comfy. Denis Retournard also heads the security forces of the garden. They patrol day in day out, precisely to ensure the adjoining Senate remains unapproached. Antony, 26, blue outfit and kepi, has to keep to his sentry box. It leans against the walls of the Senate. “But at night, there are regular patrols in the park”, he says, although at nightfall, the park closes its corrugated gates. Dodgers are rarely to be caught, “a few vagrants sometimes sleep in the bushes, as well as some drunkards from time to time”, Antony admits. In the day, guards are at war against drug consumption. They are entitled to prosecute visitors who light up a joint. “To be honest, le Jardin du Luxembourg is really calm.”
Indeed, at a mere glance, your average passer-by would see joggers, couples billing and cooing, old people with their dogs, or even some peculiar sportsmen devoting themselves to a singular relaxing dance. Children would play with wooden boats in the huge fountains of the garden, perpetuating the ever-living memory of young Jean-Paul Sartre. Teenagers and adults tennis or chess.
Edenic.
For those who wish to combine their walks with a dab of culture, gigantic photographs of children are hung all around the garden gates. Concerts are given inside, and exhibitions entice a large number of visitors to the Senate. This is part of the policy of the Senate, which owns the Jardin: relax and entertain. Every year, €360.000 are spent for this sole purpose. If only the pigeons knew they were that privileged!
© Brice 2007