samedi 16 décembre 2006

Hugo Chavez ou le rêve sud-américain


3 décembre 2006. Hugo Chavez harangue la foule de ses aficionados. Il vient d’être réélu à la tête du Venezuela pour un nouveau mandat de six ans : « Le socialisme est Amour ! » La scène est belle. La foule, dans un état second. Mais qui se cache derrière cet animal politique qu’est Hugo Chavez, derrière ce talentueux prêcheur, cette icône médiatique ?
Hugo Chavez incarne le rêve sud-américain. D’origine modeste, il fait ses classes à l’armée dans laquelle il s’engage à 17 ans. Il en sort aguerri à 34 ans. Une conscience politique est née, portée par un homme ambitieux et déterminé. La révolution bolivarienne dont il se fait le théâtral chantre peut commencer.
Son parcours tourne court : il passe par la case prison après un coup d’état manqué en 1992. Le séjour est bref, Chavez est libéré deux ans plus tard. Deux années qui n’ont pourtant pas entamé sa ténacité. Il entend désormais prendre le pouvoir démocratiquement et fonde son propre parti, se taillant au passage un costume de héros des pauvres.
C’est donc un personnage haut en couleurs qui arrive au pouvoir en décembre 1998. Volontiers provocateur, il se met à dos les Etats-Unis dont il dénigre la politique hégémonique et élitiste, allant jusqu’à qualifier George W. Bush de « diable », de « menteur » et de « tyran » devant l’Assemblée Générale de l’ONU en septembre 2006. Profondément nationaliste, il exhorte ses fidèles à croire en la grandeur vénézuélienne. Opportuniste, il sait se faire l’écho de ce que la masse veut entendre.
Depuis son élection à la tête du pays, Hugo Chavez a mené à bien de nombreuses réformes sociales, s’assurant ainsi le soutien des franges pauvres de la population du pays. Il lui reste encore à convaincre les élites qui lui sont fortement opposées. Ses détracteurs dénoncent la corruption du système qu’il a mis en place. Ils attendent avant tout que sa gouaille se traduise par des actes. Habile et rompu à la chose politique comme il l’est, Hugo Chavez semble néanmoins difficile à déstabiliser. Sa confiance est telle qu’il n’hésite pas à déclarer : « Le peuple m’a donné le pouvoir, lui seul pourra me le reprendre. »

© Brice 2007

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