_ “Messieurs, est-ce que vous pouvez éteindre vos cigarettes s’il vous plaît ? La Gare du Nord est une zone non-fumeur.”
La scène pourrait sembler banale. Elle ne l’est pas. Six policiers, matraque à la ceinture, font face à trois jeunes adultes. Deux dealers, un black et un beur, et un espèce de dragqueen tout droit sorti d’une soirée trop arrosée. Il tente vainement de regagner son lit, quelques rues plus loin. Il n’en mène pas large avec son bonnet de laine bleue claire vissé sur le crâne ; ses yeux sont maquillés. Une rose est épinglée à sa poitrine.
_ “Vazy, j’ai l’impression qu’on dérange, on bouge.”
L’un des dealers accompagne le pauvre bougre à l’étage supérieur. Il le suit en titubant. Les policiers les laissent passer sans un regard. Ils préfèrent se concentrer sur le troisième larron, plus agressif. Il n’y pas un chat dans l’escalator qui mène à l’étage supérieur de la gare. Ni dans la gare d’ailleurs. Plus aucun train ne circule, il est près d’une heure du matin. Aucun bruit non plus. Les voyageurs ont déserté. La nuit, la Gare du Nord devient une zone de non-droit. Les patrouilles de police sillonnent les sous-terrains labyrinthiques de la gare endormie à la recherche de nuisibles.
_ “T’écoutais quoi là dans ton MP3 ?”
_ “Oh, moi, rien, du rap…”
_ “Vazy, prête que j’écoute.”
_ “Euh, ouais, mais non…” Le jeune homme grimé peine à trouver ses mots. Ses yeux balayent le hall à la recherche d’une sortie. Il n’a qu’une envie, rentrer chez lui. Sa soirée tourne au vinaigre. Deux grands blacks apparaissent alors comme par enchantement. D’où peuvent-ils bien sortir ? Ils enserrent le dealer :
_ “Viens par là toi, on va t’parler !”
Règlement de compte ? Racket ? Les trois individus s’enfoncent dans un couloir mal éclairé. Un bonnet bleu clair s’efface peu à peu dans le lointain. Un panneau indique la direction à emprunter pour rejoindre l’Eurostar. Le jeune homme est bien heureux de filer à l’anglaise.
© Brice 2007
La scène pourrait sembler banale. Elle ne l’est pas. Six policiers, matraque à la ceinture, font face à trois jeunes adultes. Deux dealers, un black et un beur, et un espèce de dragqueen tout droit sorti d’une soirée trop arrosée. Il tente vainement de regagner son lit, quelques rues plus loin. Il n’en mène pas large avec son bonnet de laine bleue claire vissé sur le crâne ; ses yeux sont maquillés. Une rose est épinglée à sa poitrine.
_ “Vazy, j’ai l’impression qu’on dérange, on bouge.”
L’un des dealers accompagne le pauvre bougre à l’étage supérieur. Il le suit en titubant. Les policiers les laissent passer sans un regard. Ils préfèrent se concentrer sur le troisième larron, plus agressif. Il n’y pas un chat dans l’escalator qui mène à l’étage supérieur de la gare. Ni dans la gare d’ailleurs. Plus aucun train ne circule, il est près d’une heure du matin. Aucun bruit non plus. Les voyageurs ont déserté. La nuit, la Gare du Nord devient une zone de non-droit. Les patrouilles de police sillonnent les sous-terrains labyrinthiques de la gare endormie à la recherche de nuisibles.
_ “T’écoutais quoi là dans ton MP3 ?”
_ “Oh, moi, rien, du rap…”
_ “Vazy, prête que j’écoute.”
_ “Euh, ouais, mais non…” Le jeune homme grimé peine à trouver ses mots. Ses yeux balayent le hall à la recherche d’une sortie. Il n’a qu’une envie, rentrer chez lui. Sa soirée tourne au vinaigre. Deux grands blacks apparaissent alors comme par enchantement. D’où peuvent-ils bien sortir ? Ils enserrent le dealer :
_ “Viens par là toi, on va t’parler !”
Règlement de compte ? Racket ? Les trois individus s’enfoncent dans un couloir mal éclairé. Un bonnet bleu clair s’efface peu à peu dans le lointain. Un panneau indique la direction à emprunter pour rejoindre l’Eurostar. Le jeune homme est bien heureux de filer à l’anglaise.
© Brice 2007
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